García Márquez, Gabriel (1927-2014)
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Biographie
Jeunesse
Né le {{date}} à Aracataca, Gabriel est l'aîné d'une famille de onze enfants, dont les parents sont Gabriel Eligio García (1901-1984) et Luisa Santiaga Márquez Iguarán (1905-2002){{,}}{{,}}. Né lors d'une tempête, il semblerait qu'il se soit présenté avec le cordon ombilical autour du cou, ce qui expliquerait sa tendance à la claustrophobie. Juste après la naissance de son fils, son père décide de devenir pharmacien alors qu'il fut précédemment télégraphiste. En {{date}}, ses parents partent pour Barranquilla{{,}} tandis que Gabriel reste à Aracataca. Il est élevé par ses grands-parents maternels, Doña Tranquilina Iguarán Cotes de Márquez (1863-1947) et le colonel Nicolás Ricardo Márquez Mejía (1864-1937). Il est baptisé par le père Angarita le 27 juillet 1930 dans l'église d'Aracata.
Quand ses parents tombent amoureux l'un de l'autre, leur relation se heurte à la résistance du père de Luisa Santiaga Márquez. En effet, Gabriel Eligio García est pauvre et métis. De plus, il est partisan du parti conservateur et a la réputation d'être un coureur de jupons. Il n'est donc pas l'homme que le colonel Nicolás Ricardo Márquez Mejía et son épouse souhaitent pour leur fille{{,}}. Gabriel Eligio courtise Luisa avec des sérénades au violon, des poèmes d'amour, de nombreuses lettres et même des messages télégraphiques après que le « colonel » impose à sa fille de quitter la ville avec l'intention de séparer le jeune couple. Les parents de Luisa font tout pour se débarrasser de Gabriel Eligio mais en vain car Luisa Santiaga, très amoureuse, continue d'entrer en contact avec lui. Ils capitulent finalement et accordent au jeune homme la permission d'épouser leur fille{{,}}, refusant toutefois d'assister au mariage organisé à Santa Marta. L'histoire tragicomique de leur cour est plus tard adaptée en fiction par leur fils dans L'Amour aux temps du choléra{{,}}.
Alors que les parents de García Márquez sont plus ou moins des étrangers pour lui lors des premières années de sa vie, ses grands-parents ont une forte influence sur lui{{,}}. Son grand-père, qu'il surnomme « Papa Lelo », est un vétéran de la guerre des Mille Jours, à laquelle il a participé dans le camp libéral. Le colonel est considéré comme un héros par les Colombiens libéraux et est une figure fort respectée. Il est connu pour son refus de passer sous silence le massacre des bananeraies qui a lieu l'année suivant la naissance de García Márquez. Ce colonel est décrit par l'auteur comme {{Citation}}. Il est aussi réputé pour être un rhéteur hors pair et un excellent conteur. Véritable professeur et mentor, il apporte au jeune Gabriel un important savoir scolaire, culturel, historique et littéraire. Il gère également les distractions de son petits-fils et l'emmène au cirque tous les ans. Il est la première personne à lui faire découvrir la glace, un « miracle » découvert dans un magasin de la United Fruit Company. Occasionnellement, il lui fait comprendre qu'il n'y a pas de plus grand fardeau moral que celui d'avoir tué un homme, une leçon que García Márquez intègre bien après dans son œuvre{{,}}.
Sa grand-mère, Tranquilina Iguarán Cotes, d'origine indienne, joue un rôle tout aussi influent dans la constitution de la personnalité de García Márquez et la manière qu'elle a de {{Citation}} l'inspire beaucoup. La maison des aïeuls est emplie d'histoires surnaturelles et de récits de fantômes, d'esprits, de démons ainsi que de prémonitions, de présages et de prophéties qui alimentent l'imaginaire du futur écrivain. Cependant, tous sont sciemment ignorés, voire méprisés par le colonel. Selon García Márquez, c'est Tranquilina qui est {{Citation}} qui traverse ses écrits. Il aime en effet la façon unique qu'elle a de raconter les événements les plus fantastiques et improbables comme des vérités irréfutables. Ce style impassible, dans lequel l'extraordinaire est narré de la manière la plus banale et naturelle, nourrit, quelque trente ans plus tard, le roman le plus populaire de García Márquez : Cent ans de solitude ainsi que nombre de ses nouvelles ayant pour cadre le village fictif de Macondo. La maison de ses grands-parents, à l'origine de sa vocation, devient bien plus tard un musée qui lui est dédié.
Études
La Métamorphose de Franz Kafka : une source d'inspiration pour la nouvelle La troisième résignation de García Márquez.
Enfant, García Márquez fréquente l'établissement scolaire María Montessori qui applique une nouvelle méthode d'enseignement (dite pédagogie Montessori). Cependant cette école, ayant connu des difficultés de fonctionnement, ferme en milieu d'année et oblige ainsi García Márquez à redoubler sa première année. Il n'apprend donc à lire et à écrire qu'à l'âge de huit ans. En 1936, il entre à l'école publique d'Aracataca.
En mars 1937, son grand-père meurt d'une pneumonie, deux ans après une chute d'échelle dont il ne s'est jamais entièrement remis. Il part alors vivre en 1938 chez ses parents à Barranquilla où son père tient une pharmacie{{,}}. Il termine son cycle primaire dans cette ville. Afin d'aider ses parents qui ont des soucis financiers, García Márquez travaille pour un magasin où il peint des messages sur des panneaux et distribue également des prospectus auprès d'un imprimeur.
En novembre 1939, la famille au complet part s'installer à Sucre, Gabriel Eligio souhaitant retourner dans cette petite ville où il était allé dans sa jeunesse. Cependant, García Márquez retourne à Barranquilla au collège San José où il obtient des résultats scolaires satisfaisants. Il écrit des Fadaises qui sont des poèmes satiriques et humoristiques sur les autres élèves ou sur certains règlements de l'école, publiant également plusieurs poèmes dans le journal de l'école, Juventud.
En 1943, García Márquez part à Bogota afin de passer un examen d'obtention de bourse qu'il réussit. Il obtient ainsi une place au lycée national de garçons à Zipaquirá. Lors de ses études, Carlos Martín, qui est proviseur du lycée, présente pour la première fois le jeune homme à deux poètes majeurs de l'époque : Eduardo Carranza et Jorge Rojas. En {{date}}, El Tiempo publie un des poèmes de García Márquez, Canción (Chanson), sous le pseudonyme de Javier Garcès.
Après avoir obtenu son baccalauréat, García Márquez s'inscrit, à la suite de l'insistance de son père, à l'Université nationale de Colombie située à Bogota pour étudier le droit. Cependant, il préfère la littérature et, après avoir lu La Métamorphose de Franz Kafka, il écrit une nouvelle, La Troisième Résignation, qui est publiée le {{date}} dans El Espectador. En 1948, à la suite de l'assassinat du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán le {{date}} et aux graves émeutes qui suivent (le Bogotazo), l'université ferme, ce qui permet à García Márquez d'interrompre ses études de droit qui ne l'intéressent pas et de partir à Carthagène{{,}}.
Débuts en journalisme
Arrivé à Carthagène, García Márquez se réinscrit cependant en faculté de droit pour poursuivre sa deuxième année d'études. Peu après, le hasard fait qu'il est engagé à vingt-et-un ans par Manuel Zapata Olivella en tant que chroniqueur pour le journal El Universal, fondé moins de dix semaines auparavant. Continuant à étudier le droit par intermittence, il rédige notamment quarante-trois articles sous son nom au cours des vingt-trois mois suivants pour El Universal. Envoyé par ce dernier à Barranquilla, García Márquez fait la connaissance du groupe informel d'écrivains et de journalistes connu sous le nom de « Groupe de Barranquilla », et notamment d'Alfonso Fuenmayor qui est rédacteur en chef adjoint du journal El Heraldo. En 1948, il commence à rédiger son premier roman, sous le titre provisoire de La Casa. En 1949, il décide de quitter Carthagène et de retourner à Barranquilla, décision que son ami Ramiro de la Espriella explique de la sorte : {{Citation}}
Plus tard, de 1950 à 1952, il écrit une colonne humoristique quotidienne, La Jirafa (La Girafe), sous le nom de « Séptimus » dans le journal local El Heraldo de Barranquilla. Ses colonnes et éditoriaux pour El Heraldo sont payés à la tâche par le journal. Il devient ég
